Conduite et exploitation du ray-grass hybride

Un réveil printanier précoce

Après l’hiver, le ray-grass hybride est l’une des graminées qui démarre le plus rapidement en végétation. Au même titre que le ray-grass d’Italie, il est alors possible d’exploiter le fourrage assez tôt par rapport à d’autres espèces. Certaines variétés de type italien seront en mesure de démarrer une semaine plus tôt que celles des deux autres types botaniques.

Températures nécessaires
pour atteindre le stade « départ en végétation »

Zéro de végétation Somme de températures
2 à 4 °C 380 °C (10 mars*)

* Températures moyennes recueillies sur les 30 dernières années pour le Centre Ouest.


A un stade jeune le ray-grass hybride est très appétent.

Pâturer du ray-grass hybride

Le ray-grass hybride type anglais, avec son port plutôt étalé, son rapport feuilles sur tiges important et son appétence au rendez-vous, est une plante idéale pour le pâturage, d’autant plus qu’en général, les variétés de ce type sont tétraploïdes.

Avec cette catégorie de plante qui démarre tôt en végétation, il est possible de mettre les animaux au pâturage une semaine plus tôt que les ray-grass anglais les plus précoces d'épiaison et un mois si l’on compare aux variétés les plus tardives. Sur sol portant, ce gain peut s’avérer très intéressant à l’échelle d’un troupeau.

Caractéristique très importante de ce type botanique, la remontaison est très faible voire même inférieure à la grande majorité des ray-grass anglais ce qui permettra de faire pâturer une bonne partie de l’année pendant presque trois ans mais sa pousse rapide incite à revenir plus souvent avec les animaux.

Le type intermédiaire est également tout à fait adapté au pâturage mais il conviendra de choisir les variétés les moins remontantes et comportant une bonne souplesse d’exploitation.

Pour les types italiens, le pâturage est bien sûr possible, mais il faudra être exigeant sur le choix de la variété pour privilégier la souplesse d’exploitation au premier cycle et limiter la remontaison ensuite. Les écarts sont très importants sur ce dernier point et dès l’arrivée des épis, la qualité diminue très rapidement.

Il est important de noter que les ray-grass hybrides sont non alternatifs ce qui implique qu'ils ont besoin d'un passage par l'hiver pour épier. En cas de semis de printemps, les plantes vont produire uniquement des feuilles l'année du semis.

Avec les types italiens, la fauche est idéale.

Faucher du ray-grass hybride

Le port dressé du ray-grass hybride type italien en fait une plante de fauche de premier ordre pour réaliser ensilage, enrubannage ou foin. Certaines variétés très remontantes permettront de constituer des fourrages riches en fibres lors des différentes coupes de l’année sans toutefois sacrifier la qualité en utilisant des variétés récentes dont le rapport feuilles sur tiges a été amélioré par le travail de sélection.

Les types intermédiaires se prêtent également très bien à la fauche et leur polyvalence permet d’alterner plus facilement les modes d’exploitation. Avec les types anglais, la fauche est possible mais il est nécessaire de récolter à un stade un peu plus avancé pour favoriser l’évaporation de l’eau dans les plantes. L’avantage tout de même de ce type variétal est d’offrir à l’automne des repousses plus riches que le type italien dont les tiges sont plus nombreuses.

Une stratégie pour sécuriser les systèmes fourragers

Le début de l’épiaison qui s’étale du 1er au 15 mai suivant les variétés, peut permettre une première exploitation relativement précoce en fauche. A cette date, la sécheresse n’est généralement pas problématique, ce qui en fait un atout pour le ray-grass hybride pour sécuriser les systèmes fourragers. Assez sensible à la sécheresse, comme ses deux autres parents, il sera plus tolérant le premier été si elle n’est pas excessive. C’est une plante qui réagit assez bien aux premières pluies de fin d’été ce qui permet une exploitation rapide en début d’automne.

Les tétraploïdes, quelle utilisation ?

Les variétés tétraploïdes, riches en eau, sont généralement moins appropriées à la fauche mais cette caractéristique les rendent plus appétentes. L’alternance des modes d’exploitations est facilitée et la part de feuilles dans le fourrage est plus importante ce qui contribue à la qualité.

Pour valoriser au mieux ces variétés tétraploïdes, l’itinéraire technique conseillé est le suivant : déprimage (conséquence = retard à l’épiaison), fauche tardive pour favoriser la teneur en matière sèche puis pâturage ensuite.

Ce qu'il faut retenir

• Le type anglais est plus adapté au pâturage.

• Le type italien est plus adapté à la fauche.

• Le ray-grass hybride produit abondamment avant la sécheresse de fin de printemps.

• Les variétés tétraploïdes demandent plus de précautions pour la fauche.

Fiche de synthèse ray-grass hybride   

^ Haut de page     < Page précédente - Page suivante >