Les méthodes de sélection et d'amélioration

Comment les chercheurs font évoluer l'herbe

Dans la nature, il existe souvent une plante sauvage qui peut améliorer l'espèce cultivée...
Pour chaque espèce de plantes fourrageres, il existe dans la nature une infinie variété d'écotypes qui possèdent chacun leurs particularités. Au cours de l'évolution, chacune de ces plantes s’est adaptée a son milieu. Ainsi, certaines épient tôt. D’autres plus tard. Certaines ont des feuilles souples, d’autres rigides, certaines résistent bien aux rouilles et d'autres y sont très sensibles, etc... Les caractéristiques qui intéressent les éleveurs ne sont jamais réunies sur une même plante.
A partir de cette biodiversité, les sélectionneurs de graminées et légumineuses (?) fourragères constituent des collections d’écotypes les plus larges possibles. Ils cherchent a associer dans leurs variétés les meilleures caractéristiques des plantes sauvages.

A la recherche de l'herbe rare
C’est en utilisant les ressources génétiques les plus larges possibles que l’on peut espérer trouver la plante qui saura apporter une amélioration pour l'éleveur.
Ainsi, par exemple, au début des années 1980, les sélectionneurs français ont lancé des programmes d'amélioration du ray-grass anglais. Réunis au sein d'une association, ils ont bâti un vaste programme de recherche d'écotypes. Ils ont partagé la France en diverses zones de prospection et durant plusieurs années, ont collecté dans des vieilles prairies, dans des talus… plus de 500 écotypes de ray-grass anglais.


Observer des plantes individuelles

Une pépinière (?) compte en 8 000 et 10 000 plantes selon les espèces sélectionnées

La pépinière

Pour améliorer une espèce, les sélectionneurs doivent disposer d'un choix le plus large possible de plantes. Pour ce faire, Ils organisent des prospections de plantes sauvages (ou écotypes) en France et dans de nombreuses régions du monde. Ces écotypes sont introduits dans des pépinières (?) à côté de matériels en sélection et de variétés témoins (?).
Pour constituer la pépinière (?), on sème chaque graine individuellement dans une mini-motte en serre puis on repique les plantules en champ. Sur chacune des plantes et durant 3 ans, les sélectionneurs font de nombreuses observations. Chaque plante est notée une quinzaine de fois pendant son cycle en pépinière.




Observation de la sensibilité aux maladies

Les lignes d'observations

Après une ou plusieurs années, les sélectionneurs retiennent dans la pépinière (?) 5 % à 10 % des plantes, celles qui leur paraissent les plus intéressantes. Ils multiplient ces plantes par clonage. Pour les graminées, ils divisent 1 plante en 4 ou 5 petites touffes (clones (?)) et les implantent en lignes en champ. Ainsi, elles peuvent être plus facilement comparées aux variétés témoins (?), pour la résistance (?) aux maladies, la souplesse d'exploitation (?), la pérennité...


Choisir les meilleures plantes

A la différence des céréales à paille, pour produire des graines, les graminées fourragères doivent s'Intercrolser. Ce sont des plantes allogames. Pour obtenir de la semence et donc une descendance, on met ensemble un certain nombre de plante. Plus ces plantes sont différentes sur le plan génétique, meilleure est la qualité de la descendance.

Un polycross à 10 composants

Pour les légumineuses (?), la fécondation est réalisée par des insectes. Pour isoler les plantes du pollen étranger, les croisements sont réalisés sous un abris (tente, tunnel) dans lequel des bourdons sont lachés

Le polycross pour associer des caractéristiques intéressantes

Environ 50 % des plantes observées en lignes sont retenues pour être croisées dans un polycross. Pour cela, chaque plante est clonée 8 à 10 fois et associée à une dizaine d'autres plantes issues des observations en ligne. Ces croisements sont isolés du pollen étranger par une céréale écran du type seigle ou triticale, qui entoure le polycross.

Dans un polycross à 10 composants, chaque plante reçoit donc le pollen de 9 autres plantes. On récolte ensuite la semence de chaque plante appelée plante mère. Cette semence est utilisée pour semer des micro-parcelles de tests et pour constituer la base d'une nouvelle pépinière (?). En effet après chaque cycle de sélection, on réintroduit les meilleures descendances dans les pépinières. Ainsi, d'années en années, la qualité des pépinières s'améliore. C'est ce que l'on appelle la sélection récurrente (?).


Micro-parcelles

Les tests en micro-parcelle

La semence des plantes mères du polycross est utilisée pour les tests en micro-parcelles. Sur celles-ci, on réalise de nombreux contrôles, notamment sur le rendement et sa répartition, sur la pérennité et la résistance (?) aux maladies.


Avant de présenter une variété à l'inscription, on la teste dans des conditions de sol et de climat très variées.

La variété synthétique

L'analyse des résultats des tests entraîne l'élimination d'un grand nombre de plantes pour n'en retenir que quelques-unes.
Chaque variété est constituée de la descendance de 5 à 10 plantes élites croisées au sein d'un polycross. Après une ou plusieurs générations de multiplication, cette future variété va être testée dans des essais multilocaux, c'est-à-dire dans plusieurs régions, voire pays, pour juger de son comportement dans des conditions pédoclimatiques très variées.
Ainsi, lorsque le sélectionneur engage un programme de sélection sur une espèce, Il lui faut 3 à 4 cycles de sélection (cycles qui vont de la pépinière (?) au polycross), entre 12 et 15 ans, pour obtenir une variété synthétique (?) intéressante.


Haut de page     < Les 3 grands objectifs du sélectionneur - Le parcours de la sélection >